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Inauguré en 1958 par le Général de Gaulle et André Malraux, le CNIT (Centre des Nouvelles Industries et Technologies) est le premier bâtiment du quartier d’affaires de la Défense. Prouesse architecturale, sa voûte de béton autoportante est la plus grande au monde. Pour ses 50 ans, le CNIT s’est refait une beauté. Le désenclavement de la base du bâtiment (enterrée au tiers pour construire la dalle du parvis de la Défense) a restauré la forme initiale du bâtiment et apporté de la lumière aux commerces du niveau inférieur qui communiquent désormais avec la station de RER. Autre objectif de taille du chantier : rendre son lustre et sa blancheur à la voûte, tout en préservant l’ossature béton de ce toit unique au monde.
Il s'agit d'un chantier de longue haleine qui présente de multiples contraintes. La voûte autoportante repose sur 3 culées de béton, reliées entre elles par plus de 40 câbles acier. Sa surface tout en courbes représente une surface à étancher de 23 500 m² pour une portée de 220 m. L’entreprise a dû augmenter l’effectif de l’équipe (de 15 à 25 étancheurs), renforcer la logistique et ne pas transiger avec la sécurité. L’échafaudage intègre donc deux lignes de garde-corps et la manutention est assurée par une équipe spéciale, qui assure l’acheminement des matériaux jusqu’aux culées de l’édifice, avant qu’ils ne soient montés par nacelles jusqu’à la voûte. Une étude de la structure a permis de s'assurer que ses 6,5 cm d'épaisseur moyenne, pouvaient supporter le poids supplémentaire des matériaux et l'intervention des compagnons. Il a été prescrit par exemple, que les chemins de roulement des nacelles soient installés dans les noues, à l’endroit où se trouvent les poutres qui relient les culées aux clefs de voûte.
L’approvisionnement en amont a dû composer avec les contraintes de l’implantation du bâtiment, proche des chantiers RATP avec lesquels il a fallu partager les accès à la Défense. Autre contrainte de taille : l’activité devait pouvoir continuer pendant les travaux ainsi que celle du quartier qu’il a fallu préserver des nuisances sonores. Les courbes de la toiture ont obligé les compagnons à travailler dans des conditions délicates, et tout épisode pluvieux ou neigeux rendait la voûte impraticable, retardant d'autant l'avancée des interventions.
La solution retenue met en œuvre une étanchéité mixte associant une étanchéité bitume et étanchéité PVC. Ce revêtement d’étanchéité synthétique redonne à la voûte sa couleur blanche tout en préservant son ossature béton.
Au préalable, la voûte est décapée et ragréée aux endroits nécessaires. Un isolant en verre cellulaire est ensuite collé à l'EAC, directement sur le béton. « L’isolant n'a ici aucune fonction thermique ; il vise uniquement à apporter le meilleur support d'étanchéité, compte tenu de la forme de l'ouvrage » précise Thierry Ameline, directeur technique du chantier et spécialiste de l’étanchéité. « La forme nervurée de la voûte extérieure nous oblige à un découpage très fin du verre cellulaire, jusqu'à de petits éléments de 8 x 10 cm, afin qu'il adhère parfaitement au béton via le bitume à chaud », explique Cédric Tartar de l’entreprise SNA.
Pour assurer la stabilité de l'isolant, une butée est installée tous les neuf mètres par des cornières fixées dans le béton armé. La feuille bitumineuse est ensuite posée bord à bord et soudée en plein sur le glacis du verre cellulaire. Elle est maintenue en tête par des vis fixées sur des plaquettes crantées qui sont insérées dans l’isolant. Notre membrane Paradiene SR4 a permis d’étancher les zones supérieures à faible pente, tandis que Parafor Solo GS a été retenue pour les parties basses à forte pente. Grâce aux paillettes d'ardoise de la membrane autoprotégée, le feutre en sous-face du revêtement d’étanchéité PVC vient s’accrocher à la membrane bitumineuse. Un dispositif qui facilite la mise en œuvre et empêche aussi le bitume de migrer vers le PVC, préservant ainsi la blancheur requise pour la voûte. Léger et résistant, le revêtement d’étanchéité PVC offre une grande liberté de création aux architectes car il épouse les courbes du toit et est disponible en plusieurs coloris ; c’était l’option parfaite pour ce toit hors du commun.
Grâce à ce chantier d’envergure, d’un haut niveau d’expertise technique et logistique, le CNIT a dignement célébré son cinquantenaire, en s’offrant une 3ème naissance. Il a retrouvé toute sa superbe et redonné un nouveau dynamisme au centre d’affaires.
Maître d'ouvrage : Unibail Rodamco
Maître d'ouvrage délégué : Espace Expansion
Mandataire de la maîtrise d'oeuvre : SECC
Architecte : Cuno Brullmann, Jean-Luc Crochon, O'Zone Architectures (exécution) en association avec Pierre Parat
Ingénierie TCE : OTH Bâtiment
Entreprise d'étanchéité : BATECMO et SNA
Bureau de contrôle : Socotec
Surface : 23 500 m² Dates du chantier : 2010 - 2011
Produits Siplast : Paradiene SR4, Parafor Solo GS